Les sites mémoriels de la Shoah en Belgique
Betsy Sobol est née à Bruxelles le 27 janvier 1928 et est le troisième enfant d’une fratrie de quatre enfants. Bien que ses parents soient tous deux polonais, c’est à Paris qu’ils se rencontrent et se marient en 1921. En 1927, la famille émigre en Belgique pour suivre le patron du père. Son père, fourreur de formation, travaille dans un premier temps pour ce patron avant de s’associer avec un tanneur. Ils montent ensemble un commerce qui fonctionne assez bien. Afin d’attirer des clients, le père de Betsy est amené à prospecter un peu partout en Belgique ce qui lui permettra de se faire de nombreuses connaissances et amis.
Lorsque la guerre éclate, le père de Betsy continue à tenir son commerce. À la fin de l’année 1942, la famille Sobol déménage pour Ixelles, afin de s’y cacher. Néanmoins, la famille continue de vivre plus ou moins normalement. C’est pendant ces années d’occupation que Betsy rencontre celui qui deviendra son futur mari, résistant, qui l’aidera beaucoup lors de son retour des camps de concentration.
Betsy Sobol
Betsy et sa famille sont arrêtés la nuit du 13 juin 1944 sur dénonciation. Bien qu’elle n’en ait pas la preuve, Betsy pense que c’est l’associé de son père, avec qui il avait eu une violente dispute quelques temps auparavant et qui avait menacé de les dénoncer, qui en est le responsable. Après un passage par les caves de la Gestapo, avenue Louise, la famille est ensuite conduite vers le camp de transit de Malines. Les Sobol restent dans ce camp jusqu’au 31 juillet 1944, date à laquelle ils sont déportés vers Auschwitz à bord du XXVIème convoi.
Sélectionnées toutes les deux pour le travail, Betsy et sa mère sont affectées au camp de Birkenau. À la fin du mois d’octobre, une sélection sépare Betsy de sa mère. Ce n’est qu’à son retour en Belgique que Betsy apprendra que sa mère a alors pris la direction du camp de Bergen-Belsen, où elle décèdera du typhus. Betsy part, quant à elle, pour le camp de Willichtaal. Elle y séjournera jusque la fin avril 1945. C’est à cette époque qu’elle rencontre Suzy, qui a également été séparée de sa mère, et avec qui elle passera la fin de sa captivité.
Suite à l’avancée des troupes alliées, les prisonnières sont évacuées. Le périple durera 8 jours avant qu’elles n’arrivent à Theresienstadt. Là, elles sont prises en charge à la caserne par la Croix-Rouge Internationale et reçoivent pour la première fois depuis longtemps un colis de vivres. Betsy tente alors de savoir si certains membres de sa famille s’y trouvent également mais sans succès. Ce n’est également qu’à son retour en Belgique qu’elle apprend que son père se trouvait aussi à Therensienstadt au même moment et décèdera quelques heures après la libération. Libérées le 10 mai par les russes, Betsy et Suzy sont emmenées à Prague où elles sont prises en charge par la Croix-Rouge pendant une semaine. Débute alors le rapatriement en train pour la Belgique. Arrivées à Namur, elles prennent un autre train pour la capitale où elles arrivent le 24 mai.
Vue aérienne de Bergen-Belsen